Introduire de l’interactivité dans un programme de fiction permet d’offrir aux spectateurs une expérience particulièrement originale, qui les implique comme aucun autre film ne peut le faire.
L’historique du film interactif
À notre connaissance, le tout premier film interactif dont l’intrigue et l’histoire sont déterminés par le public s’intitule « Kino-Automat ». Il a été réalisé en 1967 pour être projeté dans le pavillon de la Tchécoslovaquie à l’Exposition universelle de 1967 à Montréal.
Le film donnait lieu à une projection d’une heure pendant laquelle deux modérateurs assistaient les spectateurs à opérer les choix interactifs, à l’aide d’un boîtier mis à disposition de chaque membre du public. Le boîtier comportait un bouton rouge et un bouton vert, et le choix opéré par la majorité des spectateurs décidait de la suite du programme.
“Hypnose”, le premier film interactif en ligne
Les fondateurs de 3TOON (Ali Bali et Violaine Meunier) ont fait leurs premiers pas sur Internet en mettant en ligne le premier film interactif visible par les internautes. Le film, intitulé “Hypnose”, a été réalisé en 1997 et mis en ligne l’année suivante.
Il était destiné à tester le concept de fiction interactive « Ma Télé Interactive », développé pour exploiter les possibilités offertes par les nouveaux supports qu’étaient (à l’époque) le DVD et la télévision par satellite.
Cela a donné un film de 19 minutes (en suivant un chemin), qui en fait comportait 50 minutes en additionnant les diverses options offertes aux spectateurs.
L’avantage principal de ce concept, par rapport aux expérimentations précédentes, est de prendre en compte le choix individuel de chaque spectateur (ou de chaque foyer dans le cas d’une diffusion télévisée), au lieu de seulement satisfaire le choix de la majorité. Évidemment, il possède aussi comme atout d’offrir une expérience très particulière aux spectateurs, qui ont le sentiment de pouvoir agir sur le cours du récit
Ci-dessous, vous pouvez visionner le film jusqu’à la première question, mais pour aller plus loin et surtout pour bénéficier de l’interactivité, rendez-vous directement sur le site dédié :
http://www.my-interactive.tv/fr/
La sixième piste
En mai 1998, le réalisateur Marc-André Grynbaum présente au marché du film à Cannes une première version d’un long métrage qu’il qualifie de “premier polar interactif”.
En fait, quand le montage du film sera terminé, quelques mois plus tard, c’est d’un film en 2 versions qu’il s’agira. Un long métrage “classique”, c’est-à-dire linéaire, de 90 minutes. Et une version interactive qui totalise 4 heures supplémentaires de film !
La version interactive fut commercialisée dans un coffret contenant 3 CD-Rom. Elle constitue une des expériences les plus audacieuses du film interactif, dotée d’un budget important de 30 millions de francs (soit approximativement 4,5 millions d’euros, sans tenir compte de l’inflation), et faisant appel à des comédiens de renommée internationale (David Soul et Louise Fletcher) épaulant les acteurs français Bernard-Pierre Donnadieu et Fiona Gélin.
Last Call, le premier film d’horreur interactif au cinéma
La déclinaison allemande de la chaîne de télévision 13e rue s’est lancée au printemps 2010 dans une opération de communication particulièrement originale en produisant un court métrage destiné à être diffusé dans les salles de cinéma. Avec la particularité de pouvoir être qualifié de premier film d’horreur interactif.
Là encore, il est question de choix multiples ; ce qui est nouveau, c’est le mode opératoire. Un des spectateurs dans la salle est appelé sur son téléphone mobile, et c’est par la voix (grâce à un logiciel de reconnaissance vocale) que les instructions sont données au personnage du film…
Bien que l’interactivité soit en fait limitée à un seul spectateur tiré au sort dans la salle, la vidéo ci-dessous laisse apparaître une expérience aussi réjouissante pour tous les autres spectateurs (amateurs de sensations fortes).